La chirurgie des orteils en griffe
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Introduction
Les orteils en griffes au niveau des rayons latéraux sont des déformations fréquentes de l’avant pied. Les femmes de plus de 50 ans sont majoritairement touchées par cette déformation, et sont favorisés par le port de chaussures étroites et les talons hauts.
Le surpoids, les facteurs hormonaux, ou l’hyperlaxité ligamentaire sont des facteurs favorisants.
Ces griffes sont responsables d’un hyper appui douloureux (avec durillons dorsaux) dans la chaussure.
Ces déformations peuvent intéresser les articulations métatarso-phalangiennes, ou encore les articulations inter-phalangiennes. Ces déformations prennent différents aspects (orteils en marteau, clinodactylie ou griffe totale) avec des désaxations dans le plan vertical ou horizontal et ont une origine tendineuse, osseuse et /ou articulaire.
Ces griffes sont soit réductibles soit irréductibles.
Modalités
Le diagnostic et l’indication opératoire sont réalisés après un simple examen clinique, il est néanmoins nécessaire de réaliser un bilan radiographique de l’avant pied pour étudier les articulations et segments osseux.
Cliniquement on observe
une désaxation dans le plan vertical ou horizontal,
des hyperkératoses douloureuses (durillons) qui sont en général dorsales,
une réductibilité ou non des déformations.
Le traitement chirurgical doit intervenir sur toutes les composantes osseuses, articulaires et tendineuses responsables de la déformation, les modalités chirurgicales sont donc très nombreuses et sont utilisées « à la carte ».
On peut citer par exemple les arthrolyses qui libèrent les articulations, ou les arthrodèses qui les bloquent définitivement, les gestes tendineux purs (ténotomies ou allongements tendineux), ou encore les ostéotomies qui raccourcissent et corrigent les troubles d’axe.
Ces gestes sont souvent associés, pour obtenir un avant pied harmonieux et non douloureux. Votre chirurgien vous expliquera en détail la stratégie thérapeutique retenue.
Cette chirurgie est réalisée en ambulatoire, sous anesthésie locorégionale dans la majorité des cas, et l’appui dans un chaussure à appui talonnier est autorisée d’emblée.
La convalescence varie en fonction du type de chirurgie réalisée, comptez en moyenne 4 à 6 semaines en moyenne avant de pouvoir se chausser confortablement et pouvoir reprendre la conduite automobile.
Il n’y a pas de kinésithérapie particulière à réaliser.
Objectifs
Obtenir un avant pied harmonieux, avec un appui pulpaire correct des orteils, sans douleur dans un chaussage confortable.
Les complications
En plus des complications classiques liées à l’anesthésie on citera de façon non exhaustive :
Les complications thrombo-emboliques : phlébite et embolie pulmonaire qui sont prévenues par une héparinothérapie préventive.
La désunion cicatricielle : les retards et troubles de la cicatrisation cutanée sont principalement favorisés par le tabac, le diabète ou les insuffisances vasculaires. Ces troubles cicatriciels favorisent l’infection.
La raideur articulaire peut nécessiter des séances de rééducation pour mobilisation douce de l’articulation.
L’infection : comme toute chirurgie, l’infection du site opératoire nécessite une prise en charge médico-chirurgicale adaptée. Fort heureusement les complications septiques au niveau de l’avant pied sont rares.
L’algoneurodystrophie : cette douleur complexe survient de manière complètement imprévisible et nécessite une prise en charge médicale adaptée de nombreux mois. Elle est spontanément résolutive dans la grande majorité des cas.
La pseudarthrose, ou non consolidation du foyer d’ostéotomie : cette complication rare nécessite l’apport d’un petit greffon osseux qui va favoriser une consolidation de bonne qualité.
En bref
- HospitalisationAmbulatoire
- AnesthésieLocorégionale
- Temps opératoire1 heure en moyenne
- Durée rééducation6 semaines
- Arrêt de travail6 semaines