L’arthrose partielle du genou et prothèse uni compartimentale
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Introduction
L’arthroplastie partielle du genou est une intervention de routine en chirurgie orthopédique qui consiste à remplacer le compartiment articulaire lésé par la mise en place d’implants prothétiques au niveau du tibia, du fémur. Il s'agit d'un remplacement partiel de l'articulation.
Indications
Dans la plus grande majorité des cas, les indications chirurgicales à la mise d'une prothèse uni-compartimentale du genou sont portées sur des dégénérescences arthrosiques localisées soit au niveau du compartiment fémoro-tibial médial (85%) soit au niveau du compartiment fémoro-tibial latéral (15%).
Cette destruction progressive du cartilage entraîne des douleurs à la mobilisation du genou, une limitation des amplitudes articulaires, et progressivement une diminution du périmètre de marche.
Cette chirurgie concerne majoritairement les patients de plus de 55 ans actifs, présentant une arthrose douloureuse résistante au traitement médical correctement conduit (antalgiques, anti-inflammatoires et infiltrations) et localisée sur un seul compartiment du genou.
L'objectif de cette chirurgie prothétique uni-compartimentale du genou est de retrouver une fonction normale, sur genou indolore.
Il existe cependant des contre-indications à la mise en place d'une telle prothèse comme par exemple une atteinte des ligaments croisés, un défaut majeur d'axe mécanique du membre, un surpoids majeur ou encore une raideur articulaire préopératoire importante.
Lors d'une consultation préopératoire, le Docteur Lozach réalisera un examen clinique complet, et prescrira un bilan radiographique du genou.
En fonction des constatations cliniques et radiographiques, l'indication chirurgicale sera discutée avec le patient, les modalités et complications possibles expliquées précisément.
Modalités
Une hospitalisation de trois à cinq jours est à prévoir et débute la veille de la chirurgie pour s'assurer avec le médecin anesthésiste de l'absence de contre-indication d'apparition récente.
L'intervention est réalisée sous anesthésie générale, ou anesthésie locorégionale, elle dure 45 minutes à une heure. Les nouvelles techniques de chirurgie mini invasive trouvent toute leur place ici, l'incision cutanée est courte sur 5 cm environ, permettant d'exposer le compartiment lésé dans de bonnes conditions.
Les compartiments articulaires du tibia et du fémur sont ensuite préparés à la scie oscillante pour accueillir l'implant fémoral en chrome cobalt et l'implant tibial en polyéthylène de haute densité.
Avant la fermeture, une infiltration intra articulaire est réalisée pour limiter les douleurs postopératoires.
Dès votre retour en chambre vous serez invité sous contrôle médical, a réaliser quelques pas en chambre, et à aller au fauteuil. Ce temps fondamental réalisé avec les kinésithérapeutes du service participe au nouveau protocole de récupération rapide après chirurgie (RRAC), tout comme une prothèse totale du genou.
Suites
Une courte hospitalisation dans le service est à prévoir, d'environ trois à cinq jours. Durant celle-ci, des soins pansements seront réalisés toutes les 48 heures avec surveillance de l'état cicatriciel.
Votre rééducation kinésithérapique débutera dès le lendemain de l'intervention, elle consistera en une mobilisation douce et passive de l'articulation sur arthromoteur, renforcement quadricipital et rééducation à la marche. La pratique des escaliers pourra être débutée dès le troisième jour postopératoire.
Un traitement antalgique et anti-inflammatoire vous sera prescrit, associés à une héparinothérapie préventive pour quatre semaines environ.
Le contrôle de la douleur postopératoire est désormais extrêmement efficace grâce aux nouvelles techniques d'anesthésie locorégionale par blocs nerveux et mise en place de cathéters perinerveux.
Rééducation
Le travail de rééducation kinésithérapique est réalisé dans la grande majorité des cas en ville. Le travail de récupération des mobilités articulaires du genou, et du renforcement quadricipital est une étape essentielle à la bonne fonction de la prothèse. Il nécessite votre entière coopération. Si la rééducation en ambulatoire vous semble difficile à suivre, il vous sera proposé un court séjour en centre de rééducation.
La marche sans l'aide d'une canne est en général obtenue au bout de quatre à six semaines, vous pourrez reprendre alors la conduite automobile.
La reprise des activités sportives douces comme le vélo ou la natation peut être débutée à six semaines.
La durée moyenne de l'arrêt de travail est de trois mois. Bien entendu ces délais sont indicatifs et varient en fonction de chaque patient, de la pénibilité de leur travail et de leurs progrès rééducationnels.
Suivi
La prothèse uni-compartimentale du genou comme toute prothèse doit être surveillée de façon régulière, à six semaines après l'intervention, trois mois, un an puis tous les ans. Cette surveillance attentive permet de prévenir et de prendre en charge précocement toute complication. Les résultats définitifs sur la douleur et la fonction sont en général observés entre six mois et un an après l'intervention.
Complications
L'objectif d'une prothèse uni-compartimentale du genou et d'obtenir un genou indolore avec une mobilité complète. Il peut persister des petites douleurs résiduelles lors d'activités sportives non adaptées ou traumatisantes. Bien entendu ces douleurs sont tout à fait négligeables par rapport aux douleurs préopératoires.
L’ensemble des complications vous seront expliquées lors d'une consultation préopératoire au cours de laquelle vous serez invité à poser toutes les questions que vous désirez. Citons néanmoins :
Les complications liées à l'anesthésie.
L'hématome il s'agit d'une complication fréquente et bénigne qui disparaît en général au bout de un mois
La désunion cicatricielle : cette complication exceptionnelle, nécessite une reprise chirurgicale au bloc opératoire sous anesthésie locorégionale.
Les complications thrombo-emboliques : phlébites et embolie pulmonaire
L'infection : il s'agit d'une complication grave mais exceptionnelle. Une surveillance médicale précoce après intervention permet de la dépister et d'apporter une réponse médicale et chirurgicale adaptée. Il s'agira de réaliser un lavage chirurgical soigneux de l'articulation et de mettre en place une antibiothérapie prolongée et adaptée au germe identifié. Dans le cas des infections chroniques, le changement de la prothèse est nécessaire.
La raideur : la raideur du genou peut survenir après la mise en place de la prothèse avec développement d'adhérences intra articulaires. Celles-ci sont favorisées par une inflammation du genou, d'un hématome ou d'une rééducation inadaptée en raison de la douleur. La raideur nécessite une prise en charge au bloc opératoire pour mobilisation du genou sous sédation légère.
Le descellement : il s'agit d'une mobilité anormale au niveau de l'interface prothèse – os qui est à l'origine de douleur, et d'une limitation fonctionnelle. Le descellement prothétique impose une reprise chirurgicale adaptée avec pose d'une nouvelle prothèse uni-compartimentale ou reprise par une prothèse totale du genou.
L’usure prothétique: elle survient tardivement (10 ans) au niveau du polyéthylène et peut nécessiter un changement de prothèse.
L'évolution arthrosique : on peut assister à la dégradation du compartiment controlatéral non prothésé. Cette dégénérescence arthrosique survient en général tardivement entre 5 et 10 ans, et impose le remplacement de cette prothèse uni-compartimentale par une prothèse totale de genou.
En bref
- Hospitalisation3 à 5 jours
- AnesthésieGénérale ou locorégionale
- Durée rééducation3 mois
- Arrêt de travail3 mois
- Reprise conduite automobile6 semaines